mercredi 20 août 2008

Agonie terrienne

"Agonie terrienne" - Acrylique - 01 01 2003 - Iso Bastier



Agonie terrienne


Lorsque mes deux mondes se rejoignent alors seulement je suis chez moi.
Les mobiles en coraux venus de Koh Phangan et de Koh Lipe tintent contre les murs en crépi de la maison sénonaise de ma mère. Les oiseaux suivent le beau temps, des nuages dansants d’étourneaux, des hirondelles très haut, des piafs dans la cour à l’ombre de l’aucuba où nichent les merles. Le ballet crépusculaire des chauves-souris dans la perspective illuminée de la cathédrale me rappelle le déclin désinvolte du soleil dans le golf siamois. D’où que je sois, je peux toucher le ciel. Je ne pense pas en kilomètres, je pense en pensées. Je ne compte pas sur l’argent, je compte sur moi. Je n’attends plus rien des politiciens, j’ai foi en la nature. Je fusionne chaque instant avec les éléments que je provoque. Ma jeunesse joue au jeu du foulard, sans doute parce que je refuse de vieillir dans l’abnégation. Tout ceci m’appartient : l’insolence du vent, la douceur des nuages, la moiteur, le chant du chardonneret élégant, tout ceci vit en moi. Mes atomes sont autant de planètes que celles que la nuit dévoile. Je sens le passé, je ressens le présent, je pressens l’avenir. Je regarde mes mains qui brûlent du désir de m’accomplir, elles ne tremblent pas encore. La pluie m’appartient, l’aube frémissante, le chant du coq. J’ai perçu le cri du papillon, après l’avoir sauvé de la noyade, je l’ai mis à sécher au bord de la mare, le soleil a fait le reste. Je me suis méfié des chasseurs de loups et j’ai prié pour les moutons, la ouate des cumulus, la poussière sous la commode, les souvenirs de Panurge. Les têtes insouciantes grisées par le pouvoir s’éloignent de l’humain, elles batifolent au point de parler sans réfléchir, posent des problèmes plus qu’elles n’en résolvent, vénèrent un dieu de papier et misent tout sur les toilettes de Marie-Antoinette. L’arôme du terroir, la vergue du patois, l’identité, l’appartenance, l’universalité, l’amour de la terre, la récolte, le partage, la découverte de sa nature, ne refoule-t-on pas l’essentiel ? Les racines ? L’origine ? Les vieux ? Celui qui s’égare ne doit pas craindre de rebrousser chemin afin de recouvrer sa route. Celui qui a mal fait ne doit pas redouter de le reconnaître, il serait moins pardonnable de l’omettre et de s’entériner dans son erreur, tout est perpétuellement à refaire ! L’erroné fuit en avant car il appréhende l’inconnu moins que le connu. Le sansonnet perché sur la cheminée en pierre du pays de l’Yonne nous regarde passer. Un corbeau croasse sous un érable. Les chats du quartier sillonnent le secteur en chasse. La nuit succède au jour sans que plus personne n’en soit surpris. Dire qu’en dormant dans les arbres j’ai prié pour que le jour se lève encore et encore, pour que la lueur soit, pour que la lumière fuse… Tel un enfant toujours aveuglé par les ténèbres terriennes, j’ai eu peur du noir et j’ai cherché à vaincre ces inconnus : la nuit, le néant, la mort. J’ai terrassé la planète… Je me suis vaincu moi-même, maintenant, je dois me combattre ! Je dois commencer par me soigner, par guérir de mes blessures avant de porter secours à ce qu’il reste de la vie. Je dois redescendre sur Terre. Les fantasmes accessibles sont lâchés dans l’arène de la consommation. La société s’arme pour faire face à ce (ceux) qu’elle crée, à ses excès, elle se tire dessus : elle se suicide !!! Il faut dominer son masochisme pour ambitionner au bonheur. Il faudrait changer de valeurs car l’homme vaut plus que du papier, plus que du bla bla. L’homme mérite de se respecter, lui qui a surmonté sa peur, perdu nu dans l’univers, qui a traversé mers et océans, gravi des montagnes, pénétré les entrailles de sa mère et touché les abysses. L’homme a des mérites, sa pugnacité, son intelligence, son humour… J’en tiens compte. Pourquoi me vouer à l’insatisfaction ? Les bruissements des feuillages des chênes, des marronniers, des noisetiers m’appartiennent… Le chant du vivant…Les aubes sensibles… Les zones impénétrables… Le regain du printemps… L’air du large… Le fluide bat à mes tempes, la sève de ma survie : mon sang ! Ce sang qui tapisse ma mémoire de ces cauchemars dont naissent les rêves. Cette existence-là. A qui la dois-je ? A mes parents ? A la nature ? Cette existence à la fois rude et fragile, cet instant dans le bouillonnement du temps, cette vibration des ailes du papillon réagissant d’instinct à l’appel des fleurs. Qui suis-je ? De quelle technologie suis-je issu ? Quelle est la portée de mes actes, mes petits oublis quotidiens, mes pertes d’énergie, mes dépressions ? Suis-je aussi important qu’il me paraît ? Irremplaçable ? Les premières étoiles voilées dans une dentelle de nuages m’appartiennent et ce sourire énigmatique de la lune… Mais, à qui appartiens-je ? Suis-je le seul maître à bord ? De quel bord ? Et quel maître ? Quel sens a tout cela ? Celui des trompeuses perceptions ? Celui de la morale ? Quelle justice ? Où se trouve donc l’équilibre de ce monde que j’ai compliqué ? Plus complexe est la tâche qu’elle n’y paraissait. Il n’est plus temps de gaspiller l’énergie qui nous reste, désormais il faudra se contenter autrement, cessez d’être vaniteux et superficiels, surtout se contenter, réapprendre le désir et les plaisirs simples. Le fossé entre la technologie et la nature ne cesse de se creuser, d’un côté : l’homme des bois avec son pagne de feuilles, de l’autre : l’androïde au service des corps en manque d’affection. Les extrêmes s’affrontent sans se rejoindre en ce point, qui, les rapprochant, leur donnerait une vision plus juste. Se satisfaire en se réadaptant nous changerait de cette course folle à l’expansion destructrice. Où est l’essentiel ? Peut-il s’acheter ? Le matériel n’est-il pas que le reflet du corps, de ses limites ? Alors que la spiritualité nous a enseigné les expressions artistiques, la foi en l’avenir, qu’elle a poussé l’âme humaine à surpasser ses propres frontières, à protéger nos connaissances, nous l’avons végétalisée : nous la méprisons comme ces plantes sans lesquelles nous ne pourrions pas respirer. Chacun de mes pas écrase les herbes sur le bord de la route. Où est mon cœur végétal ? Cet organe fait d’eau et d’âme qui danse avec l’air de la vie. Je n’ai plus le temps de la contemplation, j’avance sans recul. Pourtant il serait bon de prendre de la distance… Bon de s’asseoir sous le platane, d’écouter les feuilles tomber. Comment se réveiller du rêve qui a viré au cauchemar ? Oui, réveil il y aura ! Les masques flottent à la surface des eaux. La misère n’a plus de visage, elle erre dans les cités virtuelles où fuit vers les campagnes désertées. La misère, le mal, la misère infernale, le dénuement actuel… Le malheur des trop humains que la tribu des individualistes, des opportunistes, des arrivistes, a dissout. La vengeance viendra de la déesse ! Gaïa s’opposera au petit dieu de papier. Quel est le pouvoir de l’argent face aux forces de la nature ? Celui qui doute ne devrait pas hésiter à revisiter l’Histoire. L’erreur est humaine cependant éternellement la perpétuer marque un blocage dans le système, un bug. Notre civilisation avide de savoir avait fait de l’évolution un progrès, or voici que l’adulte régresse, retombe en enfance, joue avec des gadgets qui trahissent la réalité. Me rééduquer ? Le savoir du passé ? La pédagogie futuriste ? Non ! Rajuster la forme de mon quotidien. Réévaluer mes besoins. Retrouver la foi. Croire. S’éveiller avec la certitude que le monde créé n’est pas le monde qui est, que si je peux changer, le monde changera. CROIRE pas espérer. Agir sans attendre. Croire sans être esclave des religions, croire en ce qui est, cette Terre qui nous a vu naître. Croire au palpable, toucher sa croyance, laisser glisser ses doigts le long du mur de pierre, rouler dans les mousses, patauger dans les flaques, tendre les bras vers le ciel. D’où que je sois je peux toucher ce ciel ! La vie m’appartient, je suis la vie ! La vie a besoin de moi comme j’ai envie d’elle. Nous sommes si lents à ouvrir les portes, à nous libérer de nos torpeurs familières. Pourrons-nous joindre les deux bouts ? Il n’y a pas de bout du monde. Il n’y a que la mort au bout du chemin. Mourir pour rien ? Vivre sans conviction ? Se réfugier dans le cocon rassurant de l’ignorance ? Entretenir ses peurs intimes pour mieux se laisser protéger, observer et contraindre ? Ou respecter sa mère ? Se refuser à bafouer ses origines ? Contraindre sa nature ou contrarier la nature ? Dilemme… Quand les deux hémisphères de mon cerveau se connectent alors seulement je suis chez moi. Je suis à la fois matériel et spirituel. Tant que je ne croirai pas en ce que je fais, je traînerai un esprit malade, bancal, je boiterai entre mes déchets d’être trop physique. J’aurai peur de mon ombre. Je serai un gentil mort vivant offensé par l’existence. Je serai telle une cellule cancéreuse, incapable de me souvenir de ma mission initiale, du rôle que j’ai à jouer et je contribuerai à la chute de l’organisme qui est le mien. Nous continuons de crucifier Hitler sur la porte des dictateurs mais qui forme l’armée des ombres d’aujourd’hui ? Qui perce la couche d’ozone ? Quels fascistes ? Les manipulateurs de la génétique ? De la robotique ? Les meneurs de campagnes ? Les nouveaux nobles ? La masse aveugle et sourde ? Qui est le responsable ? Qui ose s’opposer à l’ordre des choses ? Vous ? Moi. L’Homme. Cet homme en péril inconscient des malheurs qui le guettent. Cet homme épris de la jeunesse au point d’isoler ses aïeux. Cet homme qui dans l’angoisse de sa routine hypocondriaque congédie les vrais malades et se fait droguer sur ordonnance pour ne pas se regarder en face. Cet homme lunatique et vorace, l'inassouvi. Cet immature à l’école de l’égoïsme, cet enfant auquel on tolère tout, sans repère dans l’immensité insondable...
Je longe un buisson de millepertuis créant une secousse entre les fleurs jaunes. Je me divise trop, je m’éparpille. Alors que je pourrai faire la symbiose entre mon corps et mon esprit, me sentir entier, je me découpe en tant de facettes que je ne me reconnais pas moi-même, je suis des modes, des codes, des langages parfois inquiétants. Je me laisse impressionner, influencer et distraire. J’oublie souvent d’où je viens. Je rêve de partir ailleurs, la conquête du virginal, l’adrénaline du mystère, mais je dois rester là, à l’endroit qui m’a conditionné sinon je deviens marginal, un destin aventurier. Et puis n’est-ce pas partout pareil ? Notre monde n’obéit-il pas à un seul maître ? Un ennemi virtuel que l’on appelle le matériel, un bout de papier. Du papier qui pèse lourd, du papier qui vaut de l’énergie, qui dévaste les forêts, les pays, qui provoque des guerres de mauvais sentiments, du papier qui pousse à l’avarice, à la jalousie, à cette ivresse de la puissance qui rend l’être égotique, sournois, incontrôlable et paranoïaque. L’argent à tous les droits, les humains ont tous les devoirs. Taxes Land – Fric (Freak) Land devrait-on renommer cette planète ... La Terre se meurt !!!

Des poupées presque humaines - Pearls Models

Ces coquettes poupées en perles prennent plaisir à déambuler dans la capitale internationale de la mode : à Paris...


These charming dolls in pearls ravel in the capital of the mode : in Paris...



La poupée chatain se promène dans le marais...
The chatain hair model walks in "le Marais"...


La poupée blonde pose contre un détail de mur du XIIéme arrondissement parisien... The blond hair model ravels against a wall of the district 12 in Paris


La poupée brune et l'écossais tout près du Vert Galant... The brown hair model & the scottish musician are near "le Vert Galant"...


La poupée rousse avance sur l'esplanade des Halles... The red-head model walks in "les Halles"

"Poupée brune" - Perles - 2006 - Iso Bastier


"Poupée chatain" - Perles - 2006 - Iso Bastier


"Poupée rousse" - Perles - 2006 - Iso Bastier


"Poupée blonde" - Perles - 2006 - Iso Bastier

mardi 19 août 2008

L'histoire d'Il était une fois

"La force physique" - Huile - ISO Bastier



L’histoire d’Il était une fois


L’horizon s’est strié de rouge. Les animaux sont aux aguets.
Quelque chose semble vouloir se produire par-delà de la montagne.
Les herbes plient sous le vent. Le soleil meurt. Des nuages inquiétants plombent, d’un coup, les féeriques couleurs du ciel. Un frisson parcourt la colline d’un vert sombre. Une nuée d’oiseaux se disperse dans l’épaisseur atmosphérique. Le chien écoute au loin, statique. Le chat scrute l’obscurité. Les arbres bruissent et se concertent. Les fleurs s’éteignent pour la nuit. Le sol se met à vibrer comme si un géant écrasait tout sur son passage. Une lueur étrange perce l’étoffe nuageuse. De la poussière s’élève de la terre. Le chien se replie. Le chat fait la grosse queue. Un tourbillon d’insectes se forme dans un faisceau doré qui filtre la lourdeur de l’orage. Le paysage enfle. Les astres sont absents. Une bourrasque se profile dans la végétation. Le temps s’arrête. Un éclair. Un roulement de tambour. Un tambour ancestral. Puis le corps chaud de la pluie qui éclabousse les pierres. La mousse se gorge d’eau et s’étale en tapis duveteux. Le chien rentre à la niche, la queue basse. Le chat se passe la patte derrière l’oreille. La danse sensuelle de cette pluie musicienne anime les fougères et les feuillages. Elle s’exprime pour la nature et commence à ruisseler contre les carreaux. Des rigoles serpentent sur le verre. Le bois de la fenêtre gonfle et craque.

C’est le moment de s’approcher de l’âtre. Le feu aime jouer dans la cheminée. Il s’agite depuis les braises volcaniques et lèche l’air de ses langues brûlantes. Se frotter les mains dans cette chaleur réconfortante. Bénéficier d’un doux lainage et écouter la pluie dehors…

La pièce est un cocon protecteur. Les choses sont à leurs places, silencieuses. Une lumière tamisée ajoute à la quiétude du lieu.

À l’extérieur, l’ondée acariâtre grimace alors que le jour s’enfuit. Des gouttes aux doigts transparents pianotent sur les carreaux, elles souhaitent entrer, puis, par désespoir, elles se laissent fondre et disparaissent.

Le livre est posé là.
Juste à côté.
Il suffit de le saisir.
Caresser la couverture en mémoire de toutes ces mains qui l’ont tenu un jour.
L’ouvrir. Frémir. C’est une première rencontre !
Poser les yeux et décrypter l’encre.
Lire. Voyager. S’instruire. Se faire plaisir.
Se faire son cinéma.
Se gaver d’émotions.

« Il était une fois au pays d’Il était une fois, l’histoire d’Il. »

« Il n’avait pas d’ailes. Il ressemblait à un enfant ordinaire. Il l’était. »

« C’est l’histoire d’un enfant tout ce qui existerait de plus normal, qui se serait échoué dans un conte très bizarre. »

« Il s’était réveillé un matin et tout ce qu’Il avait connu avait changé. Il ne reconnaissait plus rien, ni personne. Il se sentait seul et incompris car les autres ne se doutaient pas d’où Il venait. »

« Il avait ouvert un œil, contraint de se réveiller sous la menace de la voix tonitruante d’un petit chef qu’Il ne connaissait pas :
- Allez ! Debout ! Assez finassé !
Le petit chef avait tapoté sa coiffe et il avait repris d’un ton agressif :
- Allez ! Il doit aller travailler !
Il ne s’était pas fait prier et Il avait suivi les indications du chef. »

« Pas de réveil câlin avec Papa et Maman. Pas de petit-déjeuner fumant. Pas de gâteries. »

« Il avait bientôt rejoint l’Usine. Le petit chef l’avait conduit jusqu’à une machine qui clouait des yeux dans des têtes de poupées. Il n’avait qu’un gros levier à manœuvrer dès qu’une tête se présentait sur le tapis roulant avant de partir pour un atelier de maquillage. Ce travail n’était pas trop fatiguant, en revanche, il était excessivement répétitif. Le petit chef ne se tenait jamais loin. Il surveillait d’un œil torve. »

« Ce n’était pas l’école. Pas de sonneries libératrices. Pas de récréations. »

« Que des têtes et des têtes. Des têtes encore des têtes. Des regards inexpressifs plantés dans des visages sans âme. »

« Le ronronnement du tapis roulant. Lever le bras. Baisser le bras. Rien n’indiquait d’heure. Le petit chef se frisait la moustache avec ironie. Parfois, il tapait du pied ou il rappelait à l’ordre. »

« Il était pris dans la machine. Elle l’hypnotisait. Elle berçait le rythme de ses pensées. Elle l’absorbait totalement. Au point que plus rien ne s’avérait anormal. Ce mouvement incessant, ce ronronnement mécanique comblaient le vide des possibilités. »

« Il levait le bras. Il le rabaissait. Le petit chef claquait du talon. Il regardait une nouvelle tête arriver, éternellement la même. Il levait le bras, le baissait. Et cette armée de poupées ne s’arrêtait jamais de paraître. »

« Il avait des crampes. Le petit chef était tombé sur sa chaise. Il guettait l’instant où il pourrait échapper à la vigilance de son gardien, or, le petit chef ne dormait pas. Il reniflait et il claquait de la pointe du pied. »

« Il avait le ventre qui manifestait. Le petit chef finissait son sandwich. Cependant, Il songeait à ces merveilleux goûters qu’Il avait savourés. Le passage à la boulangerie. Le pain au chocolat fondant parce qu’encore chaud. Il salivait. La cadence des machines ne parvenait plus à l’endormir. Une saveur perdue et délicieuse se réveillait au fond de lui. Une saveur d’un autre monde, le goût de l’enfance. »

« À force de persévérance, le petit chef avait fini par s’endormir et Il avait profité de l’opportunité pour déguerpir. Il avait couru, couru. »

« Il se trouvait désormais dans une clairière. Des rosiers de toutes les couleurs bordaient un chemin. Un panneau indiquait : ‘Le Chemin du Retour’. Il avançait sans plus s’interroger, lorsqu’Il dût constater qu’Il n’était pas sur une voie unique mais qu’Il parvenait à un carrefour. »

« Un second panneau mentionnait : ‘La Vraie Vie’ »

« Un doute le saisissait. Le Chemin du Retour ? La Vraie Vie ?
Pour l’Usine, c’était déjà jugé. Il ne voulait pas y remettre les pieds.
Le Chemin du Retour, Il l’avait espéré.
La Vraie Vie ? Il était troublé. Ce serait l’aventure !
Il se dit que s’Il a été arraché à son quotidien, ce n’est peut-être pas par hasard. Il se dit qu’ailleurs est peut-être la solution. Il tergiverse. Il se tente et se raisonne. Il est perdu au royaume d’Il était une fois. Enfin, pour mettre fin à son débat, Il se livre à son instinct, à son envie. Il commence à marcher sur le chemin de La Vraie Vie. »

« Le jour se lève. Ce doit être merveilleux La Vraie Vie ! Il gambade insouciant. Il a le cœur léger. Voici qu’Il arrive à une intersection. Deux panneaux. Sur l’un : ‘La Ville des Adultes’. Sur l’autre : ‘Le Sommeil des Enfants’. »

« Il sait en enfant ordinaire qu’Il est, que la sagesse serait de choisir Le sommeil des enfants. Cela étant, l’attrait de la découverte possède des charmes irrésistibles. Aussi s’engage-t-Il en direction de La Ville des Adultes. »

« Ça grouille et c’est plein d’enseignes publicitaires. Il y a un brouillard de voitures et des coups de klaxon. Pourtant, dans cette foule d’anonymes, Il reconnaît quelqu’un. Il s’attache à cet individu qui n’est autre que lui-même plus tard. Il tient la main à l’adulte qu’Il sera. Celui-ci, esclave de son programme au sein de l’énorme cité, le regarde d’un air dépourvu et ne sait comment faire pour s’en débarrasser. Il lui lâche la main tout en continuant de le suivre. Il est l’ombre de lui-même. Tout va si vite. L’homme court. Il court. Soudain, Il ressent un effet de déjà vu. L’adulte l’a mené jusqu’à l’Usine. Un petit chef crie dans un coin. Son double aide à l’assemblage d’une automobile. Le petit chef rouspète et tape du pied. Il déboule :
- Qu’est-ce que tu fais là ? Tu veux travailler toi aussi ?
Il prend ses jambes à son cou. Il décampe. Il cavale. Il ne se retourne pas. »

« Il parvient jusqu’à une clairière. Les ronces ont tout envahi. Mais Il se remémore l’endroit. Il est haletant. Il ramasse un bâton et en usant, Il découvre un panneau de signalisation recouvert par un lierre. ‘Le Chemin du Retour’. »

« Il est soulagé tandis qu’Il emprunte le sentier (qui a bien changé depuis sa dernière visite).
Ce pourrait être une fin d’après-midi à la campagne. »

« Il a le cœur encore serré de son expérience.
Faudrait-il servir un autre que soi-même tout au long de son existence ?
Obéir à ses parents. Apprendre à mieux obéir à l’école pour espérer pouvoir obéir à l’Usine.
À quel moment est-on vraiment maître de soi-même ?
Être maître des apparences, est-ce cela l’âge adulte ?
Autoproduire sa propre illusion. »

« Il s’immobilise. Le Chemin du Retour l’entraîne vers ce destin-là !
Il ne veut plus grandir. Il régresse. Il poursuit en arrière et finit par débusquer le panneau correspondant à La Vraie Vie, dans un bosquet. Il accélère le pas. Il cherche l’intersection. Il est passé par ici de par le passé, la fois, au pays d’Il était une autre fois, où, Il avait opté pour La ville des Adultes. Il s’impatiente. Il s’énerve. Il trébuche. Il est tard maintenant. Il a marché longtemps, le temps d’une vie. Le crépuscule s’installe tandis qu’Il songe à la voie des rêves et qu’Il trouve épuisé le panneau bénit du Sommeil des Enfants. »

Le livre se referme.
Les paupières sont lourdes sinon closes.
Il est l’heure de dormir.





mOSaÏque - Mosaic

La mosaïque : un nouveau défi !


Mosaic is a new challenge !



"Labyrinthe" - ISO Bastier



"Bouddha" - ISO Bastier


Préparation de la "sirène"

"Sirène" - ISO Bastier




"Colombe" - ISO Bastier

Le Mythe des Jumelles Chaotiques

- Huile - [30 X 40] - Iso Bastier




Le Mythe des Jumelles Chaotiques


Il m’a fallu chercher longtemps, le bon endroit, là où vit le clair-obscur, afin de pouvoir vous narrer l’histoire de l’ombre et de la lumière.

À l’origine était le chaos. D’une parfaite passivité, du grand rien, naquit le monde.
Un mouvement invisible vint percuter le néant et une énergie incroyable s’en dégagea.
L’énorme boule énergétique tournoyait dans un Espace soudain réalisé.
La sphère gigantesque, infiniment plus grande qu’une planète, paraissait souffrir de cette énergie qui mutait en matière.
Un combat se livrait dans ce ventre bouillant qui tantôt se modifiait tantôt reprenait sa forme initiale.
Les éclairés m’ont raconté qu’au plus fort de la lutte, cette masse vivante avait pris l’apparence d’un cerveau humain dont les deux hémisphères s’étaient séparés.

Deux sœurs naquirent dans l’indifférence de l’Univers.

La première se nommait Loumia-Sol.
C’était un être idéal. Elle était la limite à tout ce qui existait. Elle était l’aboutissement et sa beauté lumineuse n’appartenait alors ni aux scientifiques ni aux mystiques.
Loumia-Sol irradiait. Elle était pure. Elle était la vie.

La seconde s’appelait Louna-Nouar.
Les éclairés m’ont expliqué qu’elle a été considérée comme la deuxième car aux côtés de sa sœur on l’avait à peine distinguée.
Il n’était pas toujours aisé de prendre conscience de sa présence, en effet, Louna-Nouar avait beaucoup pris du néant. Lorsqu’on la fixait tout pouvait disparaître.
Elle était à la fois absorbante et effrayante, aussi, la plupart du Temps qui démarrait sa course, on l’ignorait. Louna-Nouar était châtiée par son don d’invisibilité.

Nombreux sont ceux qui pensent que c’est parce que Loumia-Sol n’a jamais vu clair dans le jeu de sa sœur qu’elles ne se comprenaient pas. De toutes les manières, Louna-Nouar tentait vainement de communiquer avec sa jumelle, celle-ci était trop aveuglée par elle-même pour lui prêter la moindre attention.

Chacune évolua dans l’indifférence de l’autre, pourtant leur lien fraternel les maintenait joliment soudées comme si les ourlets de leurs traînes avaient été cousus ensemble.

L’homme était loin d’exister cependant la Terre s’animait de climats et un virus avait pris possession des lieux : La Vie.

L’humain n’était encore qu’une bactérie quand les jumelles furent saisies par une intuition de compassion. Elles étaient les marraines de La Vie, un jour il leur faudrait répondre à la complexité de nos questions, elles se devaient d’avoir la capacité d’y répondre.

Elles filtrèrent jusqu’aux confins du Confins et elles réussirent par entrevoir Le Savoir.

Les obscurantistes pensent que Loumia-Sol trouva un livre : Le Livre de La Connaissance.
Or, la belle éclairée refusa de partager ses découvertes avec son alter-ego.
Mortifiée par l’omniprésence de sa sœur, Louna-Nouar se replia sur elle-même.
Elle devint de plus en plus profonde et sa solitude l’a conduite la première à maîtriser les possibilités de la méditation transcendantale.

Loumia-Sol réfléchissait et diffusait par nature.
Louna-Nouar assimilait tel un puits sans fond et intriguait.

Les dinosaures disparaissaient que les sœurs ennemies détenaient déjà l’ensemble des connaissances requises sur La Vie qu’elles contemplaient se développer.
.
Louna-Nouar qui ne manquait pas d’emmagasiner les reflets savants de sa vaniteuse opposée, lui dissimulait ensuite. Chacune de par son propre principe avait analysé les données d’un point de vue divergeant. Ainsi elles créèrent deux écoles à penser dont certains s’inspireraient plus tard pour inventer l’idée du Bien et du Mal et construiraient les bases de toutes les religions.

Il faut dire que lorsque le premier homme interrogea Le Ciel, après qu’il se fut doré au Soleil puis qu’il eut redouté les opacités de La Nuit, il ne lui resta que LE LIBRE ARBITRE.

L’homme a appris la dualité le jour où il a su marcher.
L’accélération du Temps et l’accumulation d’informations ont poussé l’humain sur l’échiquier de l’existence. Il passe de case blanche en case noire.
Mais comprend-il le jeu et l’enjeu ?
Il passe du jour à l’obscurité. Il se fraie un destin de l’éblouissement de sa naissance jusqu’aux ténèbres de La Mort.

Ces inspiratrices, Loumia-Sol et Louna-Nouar, font partie de lui comme Le Soleil et La Lune font partie du Système solaire. Tout s’imbrique et se divise (quel beau symbole que le Yin et le Yang…) voici le Principe même de La Vie !


Masque chamanique - The Chamanic Mask

Ce masque n'est pas un objet ordinaire pour celui qui lui accorde le pouvoir de protéger son maître en renvoyant l'énergie négative d'où elle vient (représenté par une flèche retournée sur elle-même encerclant une pierre entre les yeux du masque). Réalisé en pin, masqué de plumes et de perles de rocaille (chaque perle est une prière...), puis coiffé de plumes de paon (symbole de la beauté et du pouvoir de transmutation : la beauté de son plumage est supposée produite par la transmutation spontanée des venins qu'il absorbe en détruisant les serpents - Asie), le masque chamanique fait plus que vous regarder : il vous voit...



This mask is not an ordinary object... It could protect you returning bad energy to the source (it is represented between the eyes where you can see a stone encircled). The mask is made with wood, feathers and pearls (each pearl is a prayer). At the top of the head you can see feathers of peacock symbol of transmutation. The Chamanic Mask makes more than to look at you he sees you...







lundi 18 août 2008

La série Parchemin - Parchment Serie

Série Parchemin à l'encre de la mémoire...


The serie Parchment is made with the ink of the memory...


"Danse tribale" - Iso Bastier

"La femme et l'homme" - Iso Bastier
"L'adieu" - Iso Bastier


"So many" - Iso Bastier

Trait d'union






Prix : LES MOTS SECRETS




TRAIT D’UNION


Je t’ai offert ce doute merveilleux
De connaître un autre toi-même.
Le miroir insolent des yeux
Qui rêvent plus qu’ils ne comprennent.

Comme des voiles infimes,
Des ombres nous traversent.
Elles nous laissent le goût intime
Des larmes que l’on verse.

Manipulations incessantes
De ta voix proche du silence.
Tes manières sont pressantes,
Tes regards les devancent.

Sur ton rythme, j’évolue,
Sorte de musique que je suis,
Danse de ta présence assidue,
Mouvement de la pensée amie.

Je m’adapte. Tu t’isoles.
Je me love. Tu reviens.
On rit. On se désole.
On prévoit pour demain.

Je t’ai offert ce doute merveilleux,
La dualité complémentaire.
Il faut vouloir être deux,
Ne pas se sentir adversaires.

Il faut poser son cœur
Comme la première pierre
De sa maison du bonheur,
Sa véritable atmosphère.

Travailler à sa chance,
À sa propre générosité
Pour ne pas être une absence,
Un corps aigri, frustré.

Pour ne pas être inutile,
S’unir au respect de la paix.
Construire nos destins fragiles
En n’étant pas le seul qui sait.

En n’étant pas le seul d’un monde
Qui peut bien s’effondrer.
Nos efforts comptent en seconde,
La mort saura nous soulager.

Aide-moi comme je t’aime.
Je t’offrirai mes étincelles,
Mon énergie sans problèmes,
Mon trait d’union, ma cervelle.


Iso Bastier

Des masques - Masks

Ces masques sont réalisés en pin du Chili orné de corail et coquillages thaïlandais


These masks are made in pine of Chile decorated with thai coral and shells






















"Andaman" (recto-verso) - Iso
























"Siam" (recto-verso) - Iso


























"Solaire" (recto-verso) - Iso






















"Rouge" (verso-recto) - Iso


Des esprits - Wandering Spirits

Des esprits vagabonds dans l'infini...


Wandering spirits in the infinite...



"Mask" - Huile - [55 X 46] - 2 04 1998 - ISO Bastier

"Par ta bouche" - Huile - [46 X 61] - 31 12 2001 - ISO Bastier

"Le troisième" - Huile - [46 X 38] - 20 04 2001 - ISO Bastier

"Fusion" - Huile - [40 X 33] - 5 06 2002 - ISO Bastier
"Ennui" - Huile - [55 X46 ] - 20 05 2000 - ISO Bastier

"Duo" - Huile - [60 X 50] - 7 11 2001 - ISO Bastier

"Discussion tribale" - Huile - [61 X 50] - 24 01 2002 - ISO Bastier

Récitation intempestive


PRIX : COUP DE GUEULE

RÉCITATION INTEMPESTIVE

J’hurle au loup sous la lune.
Je crie depuis les tribunes.
Je m’exprime de façon abrupte
Quand je sais qu’on me persécute.
Je brame du fond des bois,
Je hausse le ton, j’aboie,
Je braille à en perdre la voix,
Dans les décibels je me fourvoie.
Je vagis, je mugis, je meugle,
Je réagis, je rugis, je beugle,
J’invective, j’appelle et je gueule,
Il faut dire que je me sens seul.
Je brais, je piaille, je geins,
Je glapis, je rouspète sur le trop-plein,
Je pleurniche, je pépie, je m’égosille,
Je rétorque, je reproche, je babille.
Je rembarre, je proteste, je réplique ;
Et si je ne connais rien à la musique,
Je m’y connais encore moins en silence,
Mes paroles portent loin en distance.
Je récrimine, je conteste, je vitupère,
Je fulmine, je peste et je m’exaspère.
J’apostrophe, je blâme, parfois même, je maudis,
Les catastrophes me réclament, je jure, j’injurie.
Je maugrée, je grogne et j’accuse,
Je critique avec vergogne et je récuse.
Je refuse, je condamne, je réprouve.
Je m’excuse mais c’est rare, je me prouve.
J’en ai toujours plein la bouche,
J’en rajoute des couches et des couches,
J’en découds, je disserte, je décrète,
Je conteste, je secrète et je répète
Tous ces mots insensés.
Je parle d’un ton cadencé.
Mes émotions coulent en énoncée.
Je dénonce, je sais prononcer,
Puis je me tais en alternance,
Par insuffisance ou manque d’aisance.
Je m’apitoie quand je prends un sermon.
Aphone ! L’effroi ! La note bleue : Trahison !
Je me remémore quelques radoteries.
Je suis insonore quand tu fermes tes ouies.
J’ai saturé du métaphorique,
Je voue ma vie à l’acoustique.
J’habite la rythmique du quotidien,
Je donne le tempo, je crée le refrain.
Rien ne m’éloigne du pourquoi.
Je ne reste jamais longtemps coi,
Je déclame, je délire, je récite,
Je clame, je ne peux me contenir, je débite.
Si je m’enroue, il m’arrive d’abdiquer.
Ce garde-fou m’oblige à méditer
Sur ces laïus antédiluviens, ces allegros,
Cette percussion qui me revient en écho.
J’en ai marre ! Qu’avez-vous à répliquer ?
Celui qui me contrecarre, connaîtra ma vérité !

Iso Bastier

Des corps - Bodies

Des corps comme des décors...
Le corps maison
Les corps relations : attractions et répulsions
La limite organique...


Bodies like decorations...
Body like home
Bodies relationships : attractions & repulsions
The organic limit...



"Protection" - Huile - [46 X 33] - 23 06 1997 - ISO Bastier




"Trio" - Huile - [ X ] - 10 1996 - ISO Bastier

"Cosmik doll" - Huile - [55 X 38] - 2 05 1999 - ISO Bastier

"Lesbian trip" - Huile - [41 X 33] - 3 1996 - ISO Bastier
"Voyeurisme" - Huile - [55 X 38] - 2 10 1997 - ISO Bastier

"Vampire" - Huile - [55 X 38] - 30 01 1997 - ISO Bastier

"Flamande Yong" - Huile - [46 X 33] - 26 07 1997 - ISO Bastier
"Cosmik lovers" - Huile - [55 X 38] - 4 1996 - ISO Bastier

"Last kiss" - Huile - [55 X 38] - 29 01 1997 - ISO Bastier

"Retour de flamme" - Huile - [15T] - 4 1996 - ISO Bastier

"Fantômes" - Huile - [41 X 27] - 10 1996 - ISO Bastier

"Sugar boys" - Huile - (55 X 46] - 17 11 1997 - ISO Bastier


"Apprentissage" - Huile - [55 X 46] - 18 01 1997 - ISO Bastier





"Métissage" - Huile - [55 X 46] - 18 01 1997 - ISO Bastier



"Star's lovers" - Huile - [55 X 38] - 11 03 1999 - ISO Bastier

"Robot" - Huile - [46 X 33] - 22 08 1997- ISO Bastier

"Contact" - Huile - [46 X 33] - 29 03 1998 - ISO Bastier