Libellules
Les rayons du soleil
Traversent les rideaux bleus.
On songe aux abeilles
Et autres insectes curieux.
Assis sur le parquet ciré
Qui sent le pain d'épice
Où qui y fait penser
Par quelques artifices,
On imagine, là-bas, le ciel,
Qui est le même partout.
Sauf cas accidentels,
Il est là et c'est tout.
Petit vent doux de chaleur,
Frémissent les rideaux bleus.
Il doit être quatre heures
Mon estomac est creux.
Le silence existe aussi
Pour ces instants de quiétude.
Il s'introduit tel un ami
Qui vient offrir un interlude.
Qu'on se sent détendu
Dans la chambre abandonnée
Par tous ces malentendus,
Tous ces sommeils agités.
Je vais rejoindre le jardin
En passant par la cave.
Ça m'impressionne un brin,
L'adrénaline rend esclave.
Quoique bien réfléchi
Je passerai par derrière,
Les herbes auront déjà fraîchi
Sous une autre lumière.
On se retrouve dehors
Alors le monde s'agrandit,
On sautille, on sort
De la maison rétrécie
Qui pourtant telle une mère
Nous protège encore un peu.
Le potager, la jardinière,
Les arbres devant les yeux.
Il y a des bruits de partout,
Mais j'irai jusqu'au fond
Où je penserai au loup
Pour n'y faire qu'un bond.
Puis repartir en courant
Vers la fenêtre qui s'allume
Car il fait noir d'un coup franc,
On peut y laisser des plumes.
On va bientôt manger,
La maison se réanime.
Des odeurs sans âcreté,
On s'affaire en cuisine.
Je referme la porte
Sans me faire remarquer
Et remonte sans escorte
L' épuisant escalier.
Dans la chambre-jardin
Je m'allonge sur le sol,
La tête entre les mains,
Le regard qui s'envole
J'admire le crépuscule,
La rencontre des mondes.
Le temps en moi se bouscule,
La Terre n'est plus ronde.
Le long des rideaux bleus,
Je contemple la nuit.
La lune dans son halo creux,
Ses cratères et ses puits.
Mais voici qu'on m'appelle,
J'entends que ça hulule.
Je réponds en crécelle,
J'envoie des libellules.
4/05/2000
Iso Bastier
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