LES CAILLOUX
Se disait Darling comme dans
l’ivresse
Mais comment fait-il pour
rester de marbre
Alors qu’il se disait mon ami
de tendresse ?
Il est parti un matin sans au
revoir
Juste le temps d’apercevoir
sa place vide
Je n’ai plus vu autour qu’un
grand trou noir
Et mon corps n’était plus
qu’une oasis aride
Même le petit matin avait
perdu sa trace
Il ne restait de lui qu’une
parcelle de nuit
Qui fondait dans le ciel
comme un morceau de glace
Et tous ces gens autour, tous
ces visages gris
Cent fois il est parti pour
mieux lui revenir
Mais, là, elle a senti ce
lien fragile et tendre
Commencer par virer, s’étirer
et raidir
Et quelque chose en elle a
fini par se fendre
C’est un monde sacrifié à
l’heure d’aujourd’hui
Qu’elle sème au hasard de ces
rues qui défilent
Comme un petit poucet qui
sème dans un puits
Les cailloux de verre blanc
qui perlent entre ses cils
Où est donc ma source, où est
donc mon arbre ?
Se disait Darling comme dans
la détresse
Son cœur était bien rond mais
il était de marbre
Mais il n’a pas menti, jamais
une promesse
18/01/95
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