mercredi 25 août 2010

Arsène



Arsène
Le corbeau blanc

Voici l’histoire
Du corbeau blanc.
Un oiseau peu notoire
Entre les nuages blancs.
Ses collègues en noir
Ne faisaient pas semblant
De ne pas le voir
Mais blanc sur blanc
Le contraste est illusoire !
Arsène, le corbeau blanc
Sentait sa vie dérisoire
Dans un monde accablant.
Allant de déboires en déboires,
L’albinos seul et tremblant
Dans une flaque se mit à boire
Une eau aux reflets troublants.
De beaux corbeaux noirs
Tournoyaient en planant.
Ils semblèrent l’entrevoir,
Se posèrent en s’agglutinant
Près d’Arsène au désespoir.
L’un d’eux fit un pas en avant :
-« Il y a toujours de l’espoir !
Rien n’est à ce point décevant !
Pourquoi oublier de vouloir ? »
-« Vous étiez si méprisants
Que j’évoluais dans un couloir
Où rien n’était séduisant… »
-« Nous volions tard le soir
Car le climat est changeant.
Nous t’aurions dit bonsoir
Nous sommes obligeants.
Si nous avions pu savoir…
Or sans ce déguisement
De boue, cette mare miroir,
Nos vues confinaient au néant.
La différence est accessoire.
Le principe même du vivant :
Voilà le vrai pouvoir ;
C’est la vie l’important !
Rejoins-nous au nichoir
Ne perdons plus de temps
Vu de l’arbre dit perchoir
L’avenir est chantant !»


Iso Bastier
10 01 10

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